Vendredi 16 février 2018, 13h48
♫ Indochine – 13
Je suis tellement fatiguée que je sais plus bien où j’en suis dans la journée, et c’est plutôt agréable. Il faut super beau.
Partir dans vingt-cinq minutes donner un dernier cours, un peu chancelante. Rouler vers l’est et quand même arriver à la mer. Écouter Indochine avec la même joie qu’avant. Retrouver, de ce fait, une partie de l’adolescente fan. Me lover littéralement dans leurs mélodies – je ne les avais pas autant aimés depuis Alice et June. Peut-être même Danceteria – que j’ai aimé en retard. Comme l’impression d’avoir retrouvé une bande originale à ma vie. Comme l’impression d’être vêtue de musique. Mon dieu, c’est tellement rassurant. Ouii ouii c’est moi !
Ça me rappelle l’époque où j’écoutais Placebo en boucle, quand Pure morning s’enroulait autour de moi, comme du lierre qui soutient de vieilles pierres. Je pouvais pas m’écrouler, j’avais de la musique pour me tenir debout. Le casque soudé aux oreilles, relié au walkman qui déroulait les bandes de cassettes déjà antiques. Les compil’s enregistrées à la sauvage sur Ouï FM. Les copies de trucs que j’avais en CD – mais pas de discman, c’est venu quelques années après. Placebo et Marilyn Manson en boucle, qui traduisaient, qui en musique, qui en paroles, tout ce que je ne savais pas exprimer. Je taillais dans mes poignets, je répondais par monosyllabes, mais il suffisait d’écouter ma musique pour savoir.
La fatigue reflue. Reste le soleil sur mes paupières et le bitume qui scintille au milieu de cette journée à part, cette journée lumineuse au bout de semaines de pluie, de grêle et de bourrasques qui donnent envie de s’enfouir sous une couette pour lire Léa Silhol toute la journée.
La vie est belle ? Je sais pas. Le monde est beau, en tout cas. C’est déjà pas si mal.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire