Echoes

Mercredi 14 février, 22h53
♫ Minor Sun – The Beauty of Gemina

« Tout en ayant, en boucle, dans un coin de ma tête, l'idée persistante qu'il aurait suffi d'une personne. »


Ça me rend dingue. Je passe la moitié de ma vie sur les blogs de gens qui, si je les avais rencontrés, auraient été mes amis, j’en suis certaine. Des gens qui se sentent seuls, qui se considèrent différents des autres, parce qu’ils ne peuvent pas faire autrement. Je sais, à les lire, qu’ils ont raison. Je sais à quel point ils doivent se sentir décalés. Et pourtant, on ne se connaît pas, et on ne se connaîtra jamais.


La fille en question, elle m’aurait peut-être gavée, en vrai. Y’a plein de choses qu’elle écrit dans lesquelles je ne me reconnais pas. Dans mon esprit, c’est une parisienne pur jus dont l’entourage laisse perpétuellement à désirer. Le genre qui persiste à fréquenter des cons et qui en tire la substance de sa déprime. Comme j’ai – sincèrement – toujours préféré rester enfermée chez moi que de passer mes soirées avec ceux dont je savais déjà que je les mépriserais, j’ai parfois du mal à concevoir pourquoi ce genre de meuf s’inflige ça. J’en ai rencontré plusieurs : méga intelligentes, socialement défaillantes – de mon point de vue. Elles voient pas plus loin que leur univers, et du coup ne se doutent pas qu’il y a mieux – en tout cas mieux pour elles, ailleurs.


Faut pas se leurrer, ça fait trois semaines que je lis ses billets à rebours – enfin, non, pas à rebours : depuis le n°1 jusqu’au dernier. C’est bien parce que j’y trouve un écho.

Je sais pas trop d’ailleurs si c’est un écho du passé ou si c’est un truc qui me raccroche au présent, parce que désormais, quand je tombe sur un truc derrière lequel je distingue l’ombre de Dépression, j’ai tendance à filer sans demander mon reste. Je ne cherche pas pour autant la blancheur et la sérénité propres aux trentenaires en manque d’imagination (l’amour des gens pour le blanc sur les murs me donne des haut-le-cœur). Mais Angoisse, telle que je l’ai connue, se planque partout, et quand je ne lui trouve nul opposant, je me barre vite fait, parce que je sais bien que sans adversaire, elle me reprendra sans effort. J’en peux plus des gens malheureux, des victimes du cadavre aux cheveux blancs, parce que même au fond du trou, j’ai tenté de lui échapper. Je me souviens de Please like me. Les dépressifs incarnent un néant que je ne suis pas prête à embrasser. Je n’ai jamais su ce que c’était de sombrer comme eux, et je ne tiens pas à le savoir. Je veux me battre, bordel.

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