Drunk movements - part II

Mardi 20 juin 2017
11h47
♫ Prayers for storm (playlist)

On dirait bien qu’aujourd’hui, chaque billet et chaque musique va s’enfoncer dans mon ventre comme une petite aiguille pour nourrir et réveiller Angoisse – quel que soit son visage du jour. Une tristesse vague et sans motif m’accable. Ce doit être l’été dont parlait Mu. C’est l’heure des fièvres et des nostalgies.

22h45
♫ Violet Cold – Anomie

Je l’ai déjà dit, je sais. Vingt fois. Mais ce morceau me donne envie de me taillader les poignets à coups de cutter, comme les nonnes qui coupent leurs veines à coups d’archets dans ce vieux clip de Cradle.

23h16
♫ Icon of Coil – Dead enough for life

C’est drôle comme on peut se sentir vivant au-delà de toute frontière. Le monde m’enjoint à préserver ma vie… c’est quand je la mets sur la sellette que je me sens vivante. Enfin, je ne me mets pas en danger, pas à court terme en tout cas… Mais c’est lors de ces soirées, où je bois, j’écris, que je me sens vivante.

23h42
♫ Hocico – Dog eat dog - (Doggy style remix by Solitary Experiments)

Comme j’ai cru que je ne savais plus écrire ! Je ne savais seulement plus ce que c’était que d’écrire parce qu’on y est pas obligé…

Dimanche 2 juillet 2017
00h38
♫ Violet Cold – Anomie

En fait, quand ce mec se met à chanter – à hurler – j’ai l’impression de sentir Angoisse déguerpir. Et elle s’accroche de toutes ses forces. Je sens ses griffes – et en même temps je me sens libre. Eh, c’est quoi, une griffe ? Une pauvre attache de rien du tout. J’ai un ciel étoilé au-dessus de ma tête, et un océan qui tempête au fond de mes tripes. Allez vous faire foutre, démons. La pluie tombe sur la mer, mais l’horizon est visible. Tu le vois ?

♫ Camille Saint-Saëns – Danse macabre

J’en ai vu plein,  des danses macabres. Mais aucune qui ne m’évoque ça. Aucune qui ne porte aussi bien son titre. Putain, cette mélodie ! Une véritable gigue infernale – comme quoi, la mort évoque rarement le paradis et les anges avec une lyre. Ou la vie, d’ailleurs. C’est la vie qui est une danse macabre, évidemment.

♫ Lifelover – Mental central dialogue

Du coup, il faut une dose de désespoir pour conclure. Un peu de synthé pour balayer la peur.

♫ Violet Cold – Anomie

Mais toujours…

♫ Belenos – Sord Mor

Et peut-être… Mais non. Qui pourrait sortir vivant d’un maelström ?

♫ Amduscia – Delirio Asesino

Reprendre des forces, et s’échouer sur le sable après la marée. Se redresser, et se souvenir qui l’on est.
Je suis toujours couverte d’écume et d’algues quand j’écoute ce morceau. La Vénus de Botticelli était une belle jeune femme en fleur sortant des flots. Je suis une Walkirie prête à en découdre (merci Eli pour la comparaison). Tu la vois, la bague à mon annulaire ? J’suis prête à sortir les crocs grâce à elle.

Mathias et moi, on a un grain. Pas une case qui manque, c’est l’inverse. Un grain de sable, un truc qui rippe. Ça fait mal, ça démange en permanence. À force, ça fait hurler. S’il n’y avait pas – Cyborg Attack – Blutrausch – ça ferait beaucoup trop mal. S’il n’y avait pas des gens pour hurler ou exploser à notre place, il n’y aurait pas de catharsis. Alors quoi ? Je rêve de magie qui déferle de mes mains et anéantisse tout ce qui se dresse devant moi. J’aime bien l’idée d’y mettre un peu de moi. Si je dois faire exploser une tête, que ça vienne de mes propres doigts.

C’est pourtant pas compliqué. Jusque là, j’ai trop bu, j’ai creusé des sillons dans mes poignets. J’suis gentille, au fond, je ne m’attaque qu’à moi-même. Il se passera quoi, le jour où j’en aurais marre de me faire mal ? Le jour où je me dirais, hey ! Pourquoi je prends sur moi ? J’ai autant le droit de vivre que les connards ?

Je sais pas comment font les gens qui sont vraiment en danger.

Les choses à graver dans la peau

Dimanche 4 juin 2017
00h19
♫ Yves Simon – Vrac

J’ai réécouté Violet Cold, il y a quelques minutes. Je m’en remets pas. Je sais pas pourquoi c’est aussi… Putain, c’est quoi, le contraire d’épidermique ? Violet Cold, ce morceau en tout cas… ça me racle. Ça me fait mal. Et ça me fait un putain de bien.

Hier soir, avec Mathias, on parlait de mon tatouage. Il me disait qu’il ne pouvait pas s’en occuper, pas tout de suite. Et moi je lui disais que j’en avais besoin maintenant, parce que je me coupe plus. À défaut, faut bien que je grave les choses dans ma peau. Quelle que soit la manière. Et je lui disais aussi, qu’en vrai ça n’a pas d’importance, il suffit d’entendre, il suffit de sentir, pourquoi serait-ce nécessaire d’encrer/ancrer les choses ?
C’est la question. Pourquoi ? Prends des feuilles 21/29,7, un stylo.

♫ Jean Ferrat -  La montagne / Que serais-je sans toi

Je sais pas. Je faisais ce mouvement de la main, vous savez, le mouvement du cutter sur le bras : shlac, shlac. Ça m’a jamais vraiment manqué, et pourtant, une partie de moi veut recommencer, juste pour… pourquoi, bordel ? Pour… absorber ? Résorber ? Cracher un peu de sang, exsuder.

J’ai tout appris de toi, jusque au sens du frisson
Je parlais l’autre jour de ces morceaux qui fondent nos mythologies personnelles, mais je n’ai pas dit un mot de ces chansons dont les textes font frémir, de ces chansons qui me font venir les larmes aux yeux, quelles que soient les circonstances. Que serais-je sans toi, que ce balbutiement. Et dire que j’ai toujours mal considéré Aragon.

♫ Tchaïkovsky – Le lac des cygnes – Thème

J’ai beaucoup, beaucoup, écouté ça, quand j’étais très jeune. À l’époque, je me refaisais les moments tragiques des Chevaliers du Zodiac dessus, et j’en inventais d’autres. C’est plutôt rigolo, dit comme ça, mais je me dis que n’empêche, ça a dû vachement influencer mon imagination. Genre, à cinq ans, je me représentais déjà des trucs épiques-de-la-mort-qui-tue. Forcément, après, j’ai voulu une vie sans compromis !

C’est fou comme je suis contente  de ce coup de balai sur le Carnet Orange. Pourtant, comme je l’ai dit, y’a un paquet de billets que j’aime, dessus. Mais d’écrire ici, ça m’a vraiment libérée. En plus, comme en ce moment je bosse sur des travaux universitaires, ça devenait redondant : de centrer mon propos, d’aller au bout d’une idée. ♫ Violet Cold – Anomie