Mad haters

(c'est un jeu de mot, d'accord ? Il est pourri mais moi je l'aime bien alors zut)

Mercredi 14 février, 20h10
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Vous savez, il y a des tas de trucs chez les gens qui m’effraient. Par exemple, l’importance qu’ils accordent à des détails. Comme le fait de porter des vêtements froissés ou de pas tondre sa pelouse. Ça me semble tellement éloigné de la vie… Comment peut-on seulement s’en soucier ? J’entends bien que ça participe de la relation sociale, que ce qu’on dit, la manière dont on s’habille, transmettent un message à autrui. Mais qui s’en soucie ? Je veux dire, je vois bien que tout le monde s’en soucie, apparemment. Mais pourquoi ? C’est ça que les gens veulent savoir à propos de leurs voisins ? Qu’ils sont pointilleux sur l’entretien de leur jardin ? C’est important ? M’est avis qu’il y a plus crucial, quand on cherche à savoir qui sont les gens. Je suis sûre que le couple qui entravait et torturait ses gosses depuis une vingtaine d’années possédait un gazon impeccable et nettoyait son barbecue après chaque utilisation. Et avec Ubik, vu le nombre de fois où on s’est fait arrêter par les douanes, on s’est dit que si on devait dealer de la drogue, on tomberait le costard. Ouais, nos fringues transmettent un message, mais uniquement parce que les gens sont bêtes.

Comment peut-on même s’intéresser à ce genre de choses ? Je ne comprends pas. Évidemment, je range ma maison assez régulièrement, je prends des douches et tout, parce que je trouve ça agréable et aussi parce que les rituels tiennent l’entropie à l’écart (j’emploie toujours « entropie » comme si c’était un synonyme de « chaos », mais c’est pas le cas, si ?) Mais qu’est-ce que j’en ai à foutre de ce que les autres font ?

Ouais, les gens sont bêtes. Ils tirent des conclusions de trucs qui n’ont même pas de rapport avec ce qu’ils perçoivent. Par exemple, y’a quelques semaines, je fumais avec mon collègue dehors, et il se trouve que l’endroit où on se cache des élèves pour ce faire se situe à côté du grillage de la maison d’à côté, celle d’un de mes élèves. Le jardin n’est pas spécialement entretenu et y’a un peu de bazar entreposé de-ci de-là (mais franchement, dans mon garage c’est bien pire). Et mon collègue me dit : « regarde-moi ce bordel. Comment veux-tu que le môme s’en sorte ? » Moi, j’étais là : « ouais, enfin, c’est juste un jardin. » Je crois que les parents de Jérémi le laissent un peu trop libre de ses mouvements, mais c’est pas leur pelouse qui me l’a appris. Tu crois que la mère de Titouan, qui est persuadée que son fils est un ange, n’a pas une maison impeccablement tenue ?

Ils me font marrer. Moi, ce qui me terrifie, c’est les gens qui ne possèdent aucun livre (ou qui les planquent dans un endroit dédié, comme si en déco c’était plus moche qu’un mur blanc). Ce que je ne comprends pas, c’est les gens qui passent leur samedi à nettoyer leur voiture au car-wash du coin (comment on dit, en français ?) Ou ceux qui matent mes pieds comme si mes Docs ouvertes étaient une atteinte à la pudeur. Sérieusement ? C’est ce que t’as vu de plus immonde dans ta vie ? Putain, moi quand je regarde les infos et que je vois des gens mourir en live parce que les news c’est devenu un putain de snuff movie, je trouve ça vachement plus immoral que la coupe de cheveux de certains de mes élèves. Mais ça doit être parce que j’ai aucun sens des priorités.

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