♫ Radio Blooböxx
Ce que j'ai vécu ces deux jours et demis, il me faudra un peu de temps pour en extirper quelques éclats de miroir, à replanter dans ma chair à bon escient. Je me suis couchée mardi soir en ayant hâte que la nuit passe, car j'allais pouvoir reprendre mon livre. Je m'en suis arrachée avec agacement pour me livrer à d'inévitables corvées, et j'ai râlé plus que de raison contre tout ce qui me retardait. Je me suis rendu compte que si Mathias n'avait pas été là, je ne me serais pas fait à manger ; je me suis rencognée dans mon canapé entre deux touillages d'oignon. Il me restait vingt... dix... cinq pages... Et quand Mathias est rentré, j'ai dit : "il me reste deux paragraphes, pardon", et ça a dû être assez désagréable que je ne tourne même pas la tête. Mais j'avais cessé plusieurs fois de respirer, pleuré aussi souvent, et annoté mon carnet de mots - éclairs, soleils, abysses - et de remarques personnelles qui jamais ne rendraient justice à ce que j'étais en train de vivre, à la crispation dans mon ventre et à la beauté qui hurlait dans mes veines, alors non, je ne pouvais pas lever le nez de ces deux derniers paragraphes pour simplement dire bonjour.
O Captain ! My Captain ! our fearful trip is done ;
The ship has weather'd every rack, the prize we sought is won.
Walt Whitman
:) Je n'arrive pas à deviner malgré le titre ou la citation ; quel était le livre ?
RépondreSupprimerTu sais maintenant que c'était La zone du Dehors. Mille excuses pour ce délai de réponse !!!
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