♫ Hocico - Damaged
" (...) je ne me sens pas l'obligation de devenir terne et chiante juste parce que je suis entrée dans ma quatrième décennie. Rien ne me retient, rien ni personne. Je ne céderai pas. Défendre son mode de vie n'est pas si aisé, mes amis m'ont appris à le comprendre. Gardez courage, parce que ce qu'on a dans le cœur, c'est quelque chose dont la valeur n'est en aucune façon comparable aux "projets", aux pressions, aux sales cons. C'est nous. C'est notre force vitale, notre raison de vivre."
♫ Indochine - Karma Mix
C'est l'été, je le sens, je le sais, sans avoir besoin de connaître la date, sans regarder le ciel qui ne se découvre pas, sans entendre la foule avinée qui se redécouvre vivante à chaque occasion d'étaler sa magnificence en public.
Je le sais parce que mes regards se tournent vers la mer et que la mélancolie voile mes perceptions. Je le sais rien qu'à jauger la profondeur des flaques qui jalonnent ma route - je m'y noie, avec volupté.
Je le sais à cet élan qui me guide vers le rivage, à la certitude que je ne vais pas tarder à aller m'assoir au bord des flots, une bière à la main, pour converser avec maman.
Je vais m'assoir au bord du vide, une bière à la main, et discuter avec la mort.
♫ Aurora - Daydreamer
Et écouter Aurora, obviously. Ce serait parfait, clôturer deux cycles avec une seule chanson.
Les "jérémiades". J'ai lu ça sur un blog retrouvé que j'aime beaucoup, et évidemment, la meuf que je n'avais pas envie de recroiser y avait laissé son grain de sel.
Est-ce que je "jérémie" ? (ouais bah, j'aime bien - le mot, jveux dire.)
C'est quoi, des jérémiades ? Est-ce qu'on doit toujours ne laisser que du positif, comme seule trace de nous-mêmes ?
J'en ai déjà parlé. Je ne crois pas. Je trouve les billets positivo-moralisateurs bien plus oppressants que ceux où les gens, juste, s'expriment. Je pense que c'est cette injonction à être toujours constructif et créatif est épuisante, dangereuse et hypocrite. Je préfère mille fois un article avec lequel je ne suis pas d'accord, qui m'agace un peu, qu'un ramassis de "la vie est belle et la mienne est un perpétuel foisonnement créatif." C'est ptêtre plus agréable à relire, mais c'est pas vrai. Et de mon expérience, les Démons ne sont jamais morts d'avoir été enterrés.
Vous croyez donc que c'est si détestable que ça, pour autrui, de vous entendre "jérémier" ? Ne vous est-il jamais venu à l'idée que d'autres pourraient y découvrir qu'ils ne sont pas seuls ?
Évidemment, je ne parle pas de se noyer dans ses propres ornières. Je ne dis pas qu'il est bon de ressasser. Mais pour autant, je refuse catégoriquement de ne lire que les victoires des bons samaritains qui ont réussi à surmonter leurs épreuves.
Ça doit être le souvenir de maman, mais, je suis désolée, je refuse de considérer que seuls les vainqueurs méritent d'être remémorés. Maman n'a été ni joyeuse, ni positive, ni combattive au sens entendu par les chantres de l'intégration et du bonheur, et je ne vois pas pourquoi son désespoir aurait moins d'importance que la persévérance des survivants.
Je comprends que les auteurs de ces blogs cherchent surtout un moyen de se sortir de leur marasme intérieur, mais encore une fois, museler Angoisse ne l'a jamais fait disparaître, donc j'ai envie de dire que c'est pas parce que vous ne présentez à autrui que vos victoires, que vos fantômes vont disparaître. C'est le propre des fantômes, d'être invisibles, ça ne les empêche pas de nous hanter.
Je le sais à cet élan qui me guide vers le rivage, à la certitude que je ne vais pas tarder à aller m'assoir au bord des flots, une bière à la main, pour converser avec maman.
Je vais m'assoir au bord du vide, une bière à la main, et discuter avec la mort.
♫ Aurora - Daydreamer
Et écouter Aurora, obviously. Ce serait parfait, clôturer deux cycles avec une seule chanson.
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Est-ce que je "jérémie" ? (ouais bah, j'aime bien - le mot, jveux dire.)
C'est quoi, des jérémiades ? Est-ce qu'on doit toujours ne laisser que du positif, comme seule trace de nous-mêmes ?
J'en ai déjà parlé. Je ne crois pas. Je trouve les billets positivo-moralisateurs bien plus oppressants que ceux où les gens, juste, s'expriment. Je pense que c'est cette injonction à être toujours constructif et créatif est épuisante, dangereuse et hypocrite. Je préfère mille fois un article avec lequel je ne suis pas d'accord, qui m'agace un peu, qu'un ramassis de "la vie est belle et la mienne est un perpétuel foisonnement créatif." C'est ptêtre plus agréable à relire, mais c'est pas vrai. Et de mon expérience, les Démons ne sont jamais morts d'avoir été enterrés.
Vous croyez donc que c'est si détestable que ça, pour autrui, de vous entendre "jérémier" ? Ne vous est-il jamais venu à l'idée que d'autres pourraient y découvrir qu'ils ne sont pas seuls ?
Évidemment, je ne parle pas de se noyer dans ses propres ornières. Je ne dis pas qu'il est bon de ressasser. Mais pour autant, je refuse catégoriquement de ne lire que les victoires des bons samaritains qui ont réussi à surmonter leurs épreuves.
Ça doit être le souvenir de maman, mais, je suis désolée, je refuse de considérer que seuls les vainqueurs méritent d'être remémorés. Maman n'a été ni joyeuse, ni positive, ni combattive au sens entendu par les chantres de l'intégration et du bonheur, et je ne vois pas pourquoi son désespoir aurait moins d'importance que la persévérance des survivants.
Je comprends que les auteurs de ces blogs cherchent surtout un moyen de se sortir de leur marasme intérieur, mais encore une fois, museler Angoisse ne l'a jamais fait disparaître, donc j'ai envie de dire que c'est pas parce que vous ne présentez à autrui que vos victoires, que vos fantômes vont disparaître. C'est le propre des fantômes, d'être invisibles, ça ne les empêche pas de nous hanter.
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