Annihilation

Mercredi 25 avril 2018, 22h59
♫ Talk Talk - Such a shame

C'est peut-être l'extrême fatigue dans laquelle je me trouve, ou le fait d'avoir passé dix minutes sur le catalogue horreur de Netflix sans trouver quoi que ce soit d'intéressant à me mettre sous la dent. Quelles que soient les circonstances, j'ai beaucoup, beaucoup aimé Annihilation. Je me réserve la possibilité de changer d'avis demain, puisqu'apparemment c'est ce qui est arrivé à Maloriel - et tous les avis que j'avais lus sur le film étaient mitigés.

En tout cas, sitôt le film terminé, j'ai foncé sur la chronique du Fossoyeur et ça, c'est le signe que le film m'a perturbée. Jamais, avec un film lambda, je ne me sens pressée d'aller lire quoi que ce soit à son propos. La dernière fois que c'est arrivé, c'était avec Stay, et ça date d'il y a au moins deux ans.

C'est marrant parce qu'il est clair que je m'interroge beaucoup moins que la plupart des gens sur (ce que je considère comme) les détails du scénario, parce que tous les passages que le Fossoyeur a pointés comme de possibles lacunes d'écriture ne m'ont absolument pas donné cette impression. (Et j'ai pas arrêté de penser à cet odieux commentaire d'un utilisateur qui prétendait que ce film enchaînait les clichés féministes, alors que... bah c'est juste que tous les rôles principaux sont tenus par des femmes. Si on veut aller par là, tous les films sont pétris de clichés virils. C'est le truc le plus con que j'ai entendu depuis... quelques heures, depuis que j'ai lu le portrait du tueur de Toronto).
Bref.

J'ai été hyper sensible à l'aspect métaphorique d'Annihilation, sans être moi-même capable d'expliquer de quoi il était la métaphore. Sans vouloir exagérer, il m'a fait un peu le même effet que Mulholland Drive. L'impact émotionnel n'a bien sûr pas été aussi fort, mais les deux films se rejoignent dans mon panthéon personnel par l'état contemplatif dans lequel ils m'ont mise, cette impression tout onirique qu'y gisaient des clefs vers moi-même.

Et... depuis que j'ai lu Relic il y a au moins dix ans de ça, aucune créature ne m'avait autant terrifiée que cet ours-sanglier à voix humaine.

Je suis quand même surprise que le film n'ait pas eu plus d'impact sur ceux de ma connaissance qui l'ont vu, car je l'ai trouvé très original. Et beau. J'ai aimé qu'il ne livre pas de réponse moralisante et qu'il soit construit sur un réseau d'échos oniriques auxquels je suis sensible - comme aux corbeaux et aux Commandeurs de pierre. 

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