S'amuïr

Dimanche 15 septembre 2019, 23h07
♫ Sotiria - Nacht voll Schaten

Souvent de bons prétextes pour rendre les pensées muettes, ces derniers temps. J'attends demain soir.

Soutenance à 14h. J'ai eu beau me répéter que l'enjeu était mineur, il ne l'est pas, et j'ai pas été aussi stressée depuis ma première rentrée (bon, la deuxième, plutôt. La première était infernale.) Je me répète maintenant que je suis stressée, que je le reconnais, mais qu'on va pas en faire une maladie. J'ai quand même hâte que ce soit fini, et me refuse à écouter Zack Hemsey.

Je me demande un peu, quand même, quand est-ce que je vais cesser de trouver des prétextes pour cesser de m'écouter (le prétexte d'aujourd'hui, il tient vraiment la route, c'est ça qui est casse-gueule.)

J'ai rien écrit, cette année. J'ai rien écrit, parce qu'il vaut mieux diluer les pensées en jouant à Civi, et donc se coucher à une heure décente, que de contrecarrer l'équilibre, picoler et écrire jusqu'à trois heures du mat'. Ouais, y'a pas vraiment d'équilibre, en fait. Si je me laisse être moi, ça déborde toujours, et du coup je peux pas vivre.

L'hyperbole, c'est même pas ma figure de style préférée, c'est un art de vivre, en fait. Et plus le temps passe, et moins je suis capable de nuance. C'est triste, un peu, enfin, j'imagine. J'aurais préféré, non, cru, que ce serait l'inverse. Je sais pas ce que j'aimerais.

Ma figure de style préférée, c'est la plus commune de toutes : la métaphore. Mon premier mémoire ne parlait que de ça (enfin, il aurait dû, mais on m'a pas laissée le terminer.) C'est une obsession, la métaphore, c'est ce qui m'a empêchée d'être rigoureuse dans ce mémoire-ci. On me demande des appuis scientifiques et puis des analyses, alors que moi je ne raisonne (résonne ?) que par métaphores. C'est pour ça que la Camera Obscura du Fossoyeur m'a autant touchée.

Ces derniers temps, je vis dans une métaphore. Je ne suis que marées montantes, crépuscules et pleines lunes. J'écoute les infos d'une oreille distraite, mais j'ai bien réussi ma transition vers le bonheur : j'entends plus vraiment, et heureusement. Le reste du temps, je suis soit devant mes élèves (ou mes collègues, d'ailleurs), soit dans ma tête. J'y ai rejoué plein de drames, mais je les ai pas écrits. Je me renferme.
(mais pas devant Mathias, à qui je dis, d'un débit trop rapide et un poil hystérique, ce que je ressens.)

En fait, c'est pas tout à fait exact : j'ai écrit quelques pages, pour ma fic DA2. C'est juste que... Je suis en passe de basculer derrière le rideau. La question qui se pose est : serais-je capable de les rendre publiques ? Chaque chapitre de cette fic a été une pierre ajoutée à un édifice qui devrait finir par me ressembler, et je sais pas si je suis prête à ce que ça se voie. Du coup, j'ai juste tendance à rien écrire : c'est plus simple.

C'est drôle, hein, de la part de la meuf qui se répand sur trois blogs différents ? Comme quoi, on peut donner l'impression de tout dire, et ne faire qu'effleurer la surface. C'est facile, de dire ci ou ça. C'est vachement plus dur de le dire exactement, et de le faire à voix haute. J'ai l'impression que Mu a réussi, quand elle a écrit Wanderlust (du moins le passage qui me hante, j'ai arrêté, depuis.) Ça me pose deux questions, assez pourraves :
1. Ai-je compris comme je me targue de l'avoir fait ?
2. Ferais-je aussi bien ?
La seconde question m'obnubile bien plus que la première, parce que quitte à écrire quelque chose de vrai, autant que ça soit... exact. (et beau, faut que ça soit beau, putain, sinon c'est se livrer en pâture sans le moindre souci esthétique, et c'est pas pour ça que j'écris.)
En gros : et si tout ce que je dis de moi par le biais de personnages sonne creux et banal ?
Et si tout ce que j'étais était creux et banal ?

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