♫ Alien Vampires - To die with U
Je fais souvent ça : relire tout ce que j'ai écrit, à rebours. Pas assez cependant, puisque je constate à chaque fois combien je peux me répéter, sans m'en rendre compte ni discerner les motifs sous-jacents.
Je balbutie plus que je ne m'exprime.
J'aime assez, toutefois, en conserver la trace - un passeport pour l'humilité, en un sens. Si je m'estime fort pourvue en ce qu'on appelle l'intelligence intra-personnelle, je n'en suis pas moins, la plupart du temps, incapable d'obtenir une vue d'ensemble. Je ne sais pas prendre de la hauteur. Et j'adore ça.
J'adore voler au ras de mes pâquerettes. Mon narcissisme forcené me semble la seule manière de vivre (l'italique ayant pour but d'insister sur la différence que ça fait avec exister. Exister, c'est le niveau zéro de la conscience de soi, d'après moi, ou alors, c'est tout l'inverse : le seul moyen de passer outre la souffrance. Je n'en suis pas là - je ne suis pas maman.)
♫ Agonoize - Bis das blut gefriert
28 janvier, le moment de faire les premiers comptes ? Je n'en suis pas sûre. L'année dernière à la même date, je me lançais dans un de mes monologues avinés - mais jouissifs, je ne suis pas près de m'en passer.
Je sais juste que j'ai passé un cap. J'avais imaginé mon deuil en étapes accélérées, choc-colère-marchandage-dépression-acceptation, hop ! Alors que ça a été beaucoup plus long, et même pas dans cet ordre. Je repense souvent à ce que dit Aveline dans Dragon Age 2, et que, me semble-t-il, Mu m'avait remis en tête au moment opportun. Elle disait, en substance, ceci : "prenez votre temps. Et si quelqu'un vous dit oh, c'est bon, ça fait un an, envoyez-le chier. C'est votre deuil, personne ne peut vous dicter quand il prendra fin. C'est vous qui décidez quand vous serez prêt."
♫ Hocico - The day the world stopped
La colère a succédé à la dépression - comme à peu près toujours, chez moi. Ou elles ont été concomitantes. Une espèce d'exaltation enfiévrée m'a tenu lieu d'enthousiasme pendant un bon moment, jusqu'à l'anniversaire, après quoi j'ai enfin accepté. De tomber sans sombrer. De regarder sans perdre la vue.
Ouais, c'est ça... La mort m'est une Méduse. Mais quelque chose, ou quelqu'un, m'a "dépétrifiée", et c'est une bonne chose, je crois.
♫ Indochine - Station 13
Je suis ce que je savais.
Une pensée pour toi, Esther.
Il m'arrive encore souvent de ressentir les affres du désenchantement. Plus d'énergie, le doute m'assaille et je m'éteins dans les demi-teintes des aubes avortées. Alors je me souviens des survivants. Je trouve dans leur combat une grâce qui nimbe les contours flous de l'hiver. Les petites victoires des cygnes noirs m'émeuvent bien plus que les clichés lumineux des suffragettes installées dans leurs palais d'argent.
Je ne suis qu'une ombre dans la mare. Si d'autres parviennent à soulever leur carcan de ténèbres, alors je dois pouvoir y arriver. Et, encore une fois, je trouve plus de beauté aux affrontements mineurs des écorchés qu'aux triomphes des bienheureux. Alors je continuerais, volontairement, de boire la tasse en écoutant I was lost without you plutôt que de m'épanouir au soleil.
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