They're coming to take me away ha ha ho ho hi hi ha ha

Dimanche 6 mai 2018, 22h23
♫ Belenos – Sord-Mor (en boucle, jusqu’à expurger la putain de fureur qui m’anime en cet instant)

Et enfin, la rage. La vraie, la dévastatrice, la purificatrice. Comme dans Aggretsuko ! Ce point de non-retour au-delà duquel tu te dis « ok, j’ai fermé ma gueule jusque-là. Tout ce que tu as perçu comme des coups de sang étaient des degrés et des degrés en dessous de ce qui va t’arriver dans la gueule maintenant. »

« J’ai également été choquée par la fin de ton dernier billet sur les personnes handicapées (…) ces billets proposent une vision diamétralement opposée aux valeurs que je promeus sur (….) (dont le féminisme intersectionnel – qui englobe notamment l’inclusion des personnes handicapées dans la société » Ouais, j’ai cutté le lien vers le site de la personne qui me parle, mais, allez, c’est facile, elle a un avis sur tout et publie mensuellement un petit guide de savoir-penser à base d’articles courageusement écrits par des gens plus engagés qu’elle.

Tu sais, la meuf qui vient me dire comment on devrait traiter les handicapés alors qu’elle n’a pas la moindre idée de ce qu’est le handicap, elle me fait penser à ces gens qui viennent t’expliquer qu’on devrait tous accueillir des réfugiés, mais qui évidemment n’en a pas chez elle.
Moi aussi, j’suis pour l’accueil des migrants, connasse. J’ai juste pas de solution pour ce faire. Alors quand tu viens m’expliquer que t’es pour l’inclusion des enfants handicapés dans mes classes, j’ai envie de te jeter une truelle à la gueule. Et bah viens ! Aide-moi ! Donne-moi une putain de solution !

Et surtout, surtout : prouve-moi que t’as compris ce que ça signifiait pour l’enfant en question. Montre-moi, mais montre-moi vraiment, en quoi ça lui profite. Parce que t’es pleine d’idéaux et que tu me prends pour une conne de réac’, alors que j’ai probablement mille fois plus d’empathie que toi et que je sais que les gens différents, y’a des cas et des moments où justement, ils aimeraient bien ne pas appartenir à ton monde. Ta putain d’inclusion, tu peux aller te la foutre où je pense. Tu crois que tout le monde a envie de te ressembler ? De faire les mêmes choses que toi ? Tu crois que ma mère elle aurait pas d’abord voulu récupérer sa vie ? Tu crois qu’elle t’aurait remerciée d’avoir pensé à l’intégrer ?

Putains de bien-pensants. Toujours prêts à monter au créneau pour défendre des gens dont ils ne savent rien. Toujours prompts à dégainer l’épée pour imposer leur sacro-sainte bienveillance.

Donc, très bien, intégrons mon élève (comme mes collègues l’ont fait pendant dix ans, mais crachons-leur à la gueule en les traitant d’incapables). Vu qu’il a le niveau intellectuel d’un enfant de dix ans, qu’est-ce que tu proposes ? On lui donne l’alphabet à recopier pendant que ses camarades planchent sur des questions stylistiques ? Ou alors, on lui propose une intégration en CP ? Il a quinze ans, mais je pense que ni lui ni ses camarades ne s’en rendront compte… *ironie inside* Et, à supposer que les gamins comprennent pourquoi il est là, tu crois que lui il va pas voir le subterfuge ? Ma parole, tu le prends bien plus pour un con que moi !

C’est quand même marrant, cette manie que vous avez de penser que tout le monde devrait vivre comme vous. OK, mon élève est parti en établissement spécialisé. Et en quoi ça devrait l’exclure de la société, je te prie ? C’est toi, qui a décidé que si on n’était pas au minimum locataire à trente ans et qu’on n’avait pas été à l’école comme tout le monde, on n’appartenait pas à la société. Tu crois que le mec je le traite pas comme un humain et un membre de ma communauté parce qu’il est interné dans un endroit où on l’aide à s’occuper de lui ?
Encore une fois, je t’écoute. J’espère que mon élève est ton futur secrétaire. Je ne suis pas sûre qu’il en soit capable, mais puisque d’après toi intégrer c’est obliger à vivre comme tout le monde, je t’attends.
Apparemment, si on traite pas ces gens comme le commun des mortels, bah ils en font pas partie, du commun des mortels.

Putain, mais t’as vraiment aucune idée de ce dont tu parles. Apparemment, tu crois que « le handicap », c’est un truc esthétique qui en réalité ne change rien. Et en plus, tu t’es permis de me le dire. À moi, qui avais ouvert mon billet par « ma mère étant décédée des suites d’une sclérose en plaques... »

J’espère que t’as bien regardé de quoi il s’agissait.

Pardon, je prends une pause. Belenos – Armorika, et un putain de hurlement qui défoule (à 0,48, pour ceux qui ont besoin de crier). Heureusement que j’avais sous le coude l’album qui allait me permettre une catharsis endiablée.

Tu parles tout le temps à la place des gens. Des femmes, dont je fais partie, des handicapés, dont ma mère était un exemple complet, des LGBT, dont tu ne fais pas partie. J’ai vu dans une vidéo féministe que le féminisme était un combat réservé aux femmes. Et bah essaie d’appliquer ça à tes autres convictions, tu veux ? Si les femmes sont les seules à pouvoir se battre pour elles-mêmes, laisse donc les handicapés, les gays, les blacks et pardon pour les minorités que je n’ai pas incluses à cette liste, se battre pour elles-mêmes.

02h36
Je pense qu’avant ce soir je n’avais jamais envisagé que Belenos porte ma haine. Tout simplement parce qu’il est rare qu’elle déferle avec une telle violence, et que les mélodies électroniques suffisaient jusqu’à présent à me faire me sentir en vie. Ce soir, je veux hurler. Allez, amenez-moi un psy. Apparemment, quand la colère dépasse une certain seuil, elle est l’image d’un problème. Amenez-moi donc le mec qui ramènera ma rage à une série d’images issue de mon adolescence. Envoyez-moi le psychiatre qui me donnera des pilules pour rétablir mon métabolisme. La colère, vous savez, c’est comme le désespoir : juste une question d’hormones. Faut juste rééquilibrer le tout, histoire de fitter. C’est tout ce qui importe.

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