Paradize: janvier 2020

Vendredi 10 janvier 2020, 23h17
♫ Transe

"Je t'aime", c'est la phrase qui ouvre souvent mes rêveries, et elle rime avec abandon. J'aime dire "je t'aime", ça veut dire que je te fais confiance, et qu'entre tes bras, je pourrais me laisser glisser subrepticement. Je sais que tu me lâcheras pas. Je sais qu'aussi loin que j'aurais l'impression d'aller, tu maintiendras ma bouche hors de l'eau.

Je me complairai dans mes apocalypses personnelles, et toi t'attendras la fin de l'orage.

Je ne sais pas si j'aurais le cran de faire de même. Je crois que oui ; je me targue de ne supporter que les épiphanies et leurs contraires. Je ne te suivrai jamais si tu sombres d'ennui.

Je nous veux crucifiés, toujours.

"Je t'aime" et un abîme s'ouvre sous mes pieds - et sous les tiens, je l'espère.

Mon deuxième mot préféré, c'est vertige.

Je t'aime si tu tombes, si tu hurles, si tu luttes. Je te détesterai si tu embrasses la tiédeur parce qu'elle t'est plus confortable.

Je ne t'aime pas parce que tu me protèges, mais parce que j'ai une chance de te tirer de là où tu te trouves.

"Je t'aime" appelle évidemment sa réciproque, et la danse, et la cime des arbres, les chutes, les roulades dans la poussière et les mains jointes dans l'obscurité comme dans la lumière. Et la crête des vagues, et l'écume sur le sable, et les envolées lyriques et la foi. Je t'aime quand tu rampes dans le noir et quand tu ris aux éclats, et parce que nous essayons encore une fois d'épeler "éternité". Je ne te demande pas d'échouer, ni d'ignorer la lumière qui sourd tout autour de nous, mais je confesse que si tu oublies ce que ça faisait, d'avoir cette écharde plantée dans le cœur, j'aurai du mal à te reconnaître.

Je t'aime parce que tu me ressembles.

Tu peux éprouver de l'indifférence pour ce qui m'émeut, je ne réprouve pas tes élans vers les infinis qui m'effraient. Je t'aime dans tous ces instants qui sont "trop", quand l'absolu de nos émotions nous aveugle.

Je dis "toi", je ne parle pas de lui, ni d'eux. Je parle de nous : de cette connexion qui se crée entre toi et moi quand nous basculons ensemble. Parce que si tu tombes, je tomberai aussi. N'ai foi qu'en ma main qui serre la tienne. Ne crois pas la froideur des syllabes qui s'échappent de ma bouche. Le givre mortifère m'est étranger, c'est pourquoi je l'ai adjoint à ma panoplie de guerrière. Ce n'est qu'une armure, et comme elle est lourde, elle précipite ma chute. J'ai tout le temps peur, tu sais. Mais je te suis.

♥♥♥♥♥ La Zone du Dehors d'Alain Damasio, Histoire de Lisey de Stephen King.

À l'est d'Eden.

Indochine, Daphné du Maurier, VNV Nation, les vieux albums de Nine Inch Nails, Amduscia, Hocico, La vie de David Gale, le 4e rendez-vous de Jean-Michel Jarre, mes élèves, la pluie sur le velux, les voyages impromptus, les rencontres bizarres, Maurice Level, Le cercle des poètes disparus, les gens honnêtes, The Doors, rouler, la mer à l'aube, les coquelicots dans le champ sur la route de Saint Agathon et l'allée mystérieuse emplie de brume sur celle de Pabu, le samedi, boire du mousseux, le thé vert (au jasmin, chinois, japonais, coréen, nature, le matin, le midi, le soir), Dragon Age (surtout le 2, surtout le 2...), entendre les oiseaux et le vent dans les arbres, les crépuscules costarmoricains, Divinity, dans lequel j'ai déjà créé six personnages différents (eh, ils vont par deux, zut), préparer un cours (un peu moins quand il s'avère moins prenant que prévu), me coucher tôt, me coucher tard, Annihilation, les blogs, Summoning, The hauting of Hill House, Les quatre saisons de Vivaldi, faire des blind-tests et des karaokés sur le PC avec la frangine ou les amis, quand l'une d'entre eux en particulier twerke debout sur la méridienne, les personnages de Penny Dreadful, les épisodes de Papi Grenier (un peu moins l'orthographe de Fred et Seb), la mythologie japonaise, la mythologie en général, les métaphores et les hyperboles, l'intro de Hell's Bells, le café, toujours amer quand il est pris à l'aube, Ghost et Steve, enfin, surtout Steve, Grand bien vous fasse et Les carnets de campagne, Daniel Mermet, Tanguy Pastureau, les hommes qui ressemblent à des femmes (aucun rapport avec Pastureau, vraiment), écouter de la musique trop fort, surtout en conduisant, recevoir des photos trop choupi de mon chat au milieu d'une journée de taf, passer du temps avec mon père, ne pas regarder l'heure, me lever épuisée et retrouver mon énergie au contact des élèves, Blutengel (même les titres pourris - ok, ils le sont probablement tous), entendre à la radio une chanson dont je connais les paroles par cœur, alors que je conduis (j'aime chanter en conduisant), l'auto-correction qui permet de faire les "O, E dans l'eau", me souvenir des moments chouettes, écrire des fanfics, redécouvrir un livre oublié, les peintures de Munch et celles de Caspar Friedrich, X-Men, l'affrontement final, ne rien faire d'autre que d'écouter de la musique, ou écouter de la musique et écrire, rêver, ne rien faire d'autre que de rêver ma vie imaginaire, le metal, l'electro, la trance, les combinaisons absurdes entre ces trois genres, les tableaux de Monet, l'Art Nouveau, les musées, Asphyxia, les paysages dans lesquels on ne distingue nulle trace de vie humaine, être en vie, l'ambre, le mot "funambule" et les seuils...

Paradize

"Je t'aime"

Nan mais la lose, quoi

Spleen